11 Avril 2017
Cette cuvée 2017 du Marathon de Paris est loin d'avoir été le succès que j'espérais -- et a même été une catastrophe pour moi !
La veille encore j'étais plein d'espoir, affichant fièrement mes ambitions sur le site de LCI.fr : 3h30 pour boucler les 42,195 km, c'était l'objectif !
Pourtant des nuages sombres s'annonçaient dès le début de la semaine avec les prévisions météo pour le dimanche: la journée la plus chaude de l'année, voire même depuis 8 mois à Paris, était annoncée pour le 9 avril, avec un thermomètre culminant à 25 degrés dès la mi-journée ! Et la chaleur, c'est l'ennemi du marathonien, ou tout au moins celui qui, comme moi, n'est pas né sur des hauts plateaux africains…
Malgré tout, je me suis aligné plein d'espoirs dès 8h dans mon sas (3h30), agrémentant les minutes d'attentes de quelques selfies pleins d'optimisme.
Lorsque le sas s'ouvre, c'est à nouveau la même émotion de me retrouver à parcourir les premiers hectomètres du marathon sur les Champs-Elysées.
Les premiers kilomètres se déroulent sans embuches, ma foulée calée sur une allure de bon aloi de 4mn58s au kilomètre comme prévu pour accomplir les 42km en 3h30.
J'enchaine des étapes connues car déjà courus lors de mes deux marathons précédents : la Concorde, Rivoli, la Bastille, la Porte Dorée, le Bois de Vincennes.
J'arrive encore à maitriser tant bien que mal la chaleur, m'astreignant à prendre toutes les bouteilles d'eau des ravitaillements, et à m'asperger consciencieusement la tête et les épaules.
Dans les boucles du Bois de Vincennes, petite déception, je n'arrive pas à apercevoir les membres de mon club censés venir encourager les marathoniens arborant fièrement le maillot blanc et vert.
Et au 15ème kilomètre, alors que les voyants étaient encore au vert, c'est la tuile : une douleur que j'ai déjà rencontré lors de quelques entrainements passés se réveille dans mon genou droit. Une de ces douleurs pernicieuses qui vous attaque l'extérieur du genou à chaque pas, en s'amplifiant à chaque impact (la bête a un nom: le "syndrome de la bandelette ilion-tibiale", ou plus prosaïquement : le "syndrome de l'essuie-glace"!)
Cette douleur, je la connais donc, et j'en connais le remède: s'arrêter immédiatement de courir, rentrer de son entrainement en marchant à petite vitesse, et arrêter plusieurs jours de courir en priant pour qu'elle disparaisse.
Je suis pourtant au 15ème kilomètre d'un marathon, avec une falaise de 27km devant moi à escalader jusqu'à la ligne d'arrivée. Que faire ? Abandonner ? La perspective de décevoir ma famille à l'arrivée, et mon fan club sur les réseaux sociaux, me pousse à continuer.
Je continue donc de courir, mais dans quelles conditions !
La chaleur et la douleur se combinent pour transformer chaque kilomètres en torture. Et il est une chose que personne ne réalise avant de la vivre soi-même : courir vite un marathon est difficile, mais courir lentement un marathon est une épreuve bien plus difficile car interminable!
A mon premier marathon je me suis promis de ne pas m'arrêter de courir et j'ai tenu promesse. A mon second j'ai même pu courir plus vite encore sans m'arrêter. Mais cette fois-ci, j'ai, comme en témoigne ma montre, dû multiplier les période de marche dans les derniers kilomètres, titubant parfois mais m'accrochant sur la ligne verte tracée sur la chaussée pour retrouver la direction de l'arrivée.
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